Sterne caugek

Vivant en groupe tout au long de son cycle annuel, la sterne caugek niche en colonies denses et pratique sa migration en famille. Les jeunes, après quelques jours passés au nid, se rassemblent pour former des « crèches » où les adultes viennent les nourrir. Même si l’envol a lieu au bout de quatre semaines, ils restent encore plusieurs mois avec leurs parents qui continuent de les approvisionner, y compris pendant la migration et en début d’hivernage.

Les jeunes de l’année portent des marques foncées en forme de chevrons sur le dos. À distance, vous pourrez identifier la sterne caugek grâce à son cri râpeux caractéristique mais aussi en l’observant pêcher : elle plonge sur ses proies après un vol stationnaire.

Essentiellement marine, la sterne caugek privilégie en période de reproduction :

• Les îlots côtiers rocheux
• Les bancs de sable
• Les lagunes littorales
• Les bassins de saliculture pour la production de sel alimentaire

Hors reproduction, elle se repose et se nourrit sur :

• Les estuaires sablo-vaseux
• Les plages
• Les côtes rocheuses

Dès leur retour sur les sites de reproduction, vers la fin mars, les sternes caugek s’engagent dans la parade nuptiale. Les mâles font la démonstration de leur talent à la pêche : c’est à celui qui ramènera les plus gros lançons, et dans les plus grandes quantités ! Les couples sont monogames et se retrouvent d’une année sur l’autre ; ils restent parfois unis pendant la période internuptiale. Ils couvent ensemble de un à trois œufs pondus dans une simple excavation creusée dans le sable ou les graviers, et garnie de débris naturels. À la fin de l’été, ils partent avec les jeunes vers les sites d’hivernage. Se nourrissant essentiellement de poissons, la sterne caugek pêche en surface mais peut aussi plonger jusqu’à cinq mètres sous l’eau à l’aide de ses ailes.

L’aire de répartition mondiale de la sterne caugek est très vaste. Un déclin modéré des effectifs s’observe en Europe depuis plusieurs années. En France, elle niche dans le Pas-de-Calais, la Bretagne, la Vendée et en Camargue, puis hiverne en Afrique tropicale : on la considère comme une espèce vulnérable. Pour les oiseaux marins coloniaux, le succès de la reproduction détermine la pérennité d’une colonie. En cas d’échecs ou de mauvais résultats sur plusieurs années, le site sera déserté.

Diverses perturbations peuvent être à l’origine de ces échecs :

• Dérangements liés au tourisme littoral
• Navigation de plaisance avec engins rapides et bruyants (Jet-skis...)
• Sports nautiques permettant d’approcher les colonies (Kayak de mer…)
• Modification de l’habitat, altération des surfaces due à l’Homme ou à la nature
• Prédation